Foire aux questions

  • Faut-il tirer un câble entre les habitations ?

    Non: la déclaration d'une communauté ne change rien à la circulation de l'énergie dans le réseau électrique. Il est seulement nécessaire de disposer d'un compteur communicant pour participer à une communauté.

  • Comment circulent les électrons dans une communauté ?

    Les électrons empruntent toujours le chemin le plus court: ainsi, qu'il y ait une communauté déclarée ou non, l'électricité provient dans tous les cas de la source la plus proche. Cependant, à cause de la structure des réseaux électriques, les panneaux solaires sont rarement reliés par un fil continu aux appareils électriques qui consomment leur énergie. Mais cela n'a pas beaucoup d'importance, puisque la transmission d'énergie dans un circuit électrique ne se fait de toute façon pas vraiment par la circulation des électrons entre le producteur et le consommateur, mais par les champs électriques et magnétiques autour des fils que cette circulation engendre (explication ici, en anglais).

    La déclaration d'une communauté d'énergie ne change donc absolument rien à la transmission de l'énergie dans le réseau, c'est seulement une affaire de facturation.

  • Pourquoi les énergies renouvelables ?

    Pendant des décennies, le nucléaire a assuré l'indépendance énergétique de la France. C'est une énergie extrêmement dense, c'est-à-dire qu'elle nécessite très peu d'infrastructures et de matériaux au regard de la quantité d'électricité produite. C'est aussi une énergie sûre, en particulier lorsqu'elle est contrôlée par l'État. Enfin, c'est une énergie très peu carbonée (à l'exception de l'hydroélectricité, les renouvelables sont plus carbonés), et qui produit une faible quantité de déchets.

    Cependant, la construction de nouvelles centrales, même avec les designs actuels, nécessite un investissement à très long terme. De plus, la perte de main d'œuvre qualifiée rend les coûts difficiles à prévoir, comme l'illustre le graphique suivant sur l'EPR de Flamanville (encore en construction en 2022).

    Évolution du coût prévisionnel de construction de Flamanville entre 2006 et 2019. Le budget était de moins de 4 milliards en 2006 et de plus de 12 milliards en 2019.

    Comme le note d'ailleurs RTE, le futur de notre réseau électrique passe donc par une production plus distribuée, ce qui le rend plus résiliente, et permet à ses utilisateurs de prévoir le coût et la disponibilité de leur énergie.

    Notons qu'un certain nombre de technologies promettent de résoudre les différents problèmes du nucléaire, mais faute de recherche, elles ne sont pas encore utilisées à l'échelle industrielle. Leur développement éventuel ne justifie donc pas les choix de designs actuels (par exemple l'EPR).

  • Doit-on dire «autoconsommation» ou «autoproduction» ?

    Ces deux termes désignent des objectifs différents: dans l'autoconsommation, on cherche à utiliser au maximum une production électrique locale, alors que l'autoproduction vise à satisfaire un maximum de besoins énergétiques avec une production locale. Par exemple, il est plus facile d'autoconsommer toute la production d'un plus petit panneau, et plus facile d'autoproduire pour une plus petite consommation.

    D'un point de vue économique, un investisseur cherchera plutôt à maximiser son taux d'autoconsommation, alors qu'un consommateur optimisera plutôt son taux d'autoproduction. La recherche d'un équilibre économique implique de bien dimensionner la centrale solaire: en effet, une centrale trop grande aura un taux d'autoconsommation faible: une grande partie de l'énergie produite ne sera pas consommée. À l'inverse, une centrale trop petite demandera un engagement plus important des consommateurs tout en autoproduisant moins, ce qui peut réduire l'intérêt des consommateurs et donc aussi l'autoconsommation.

    Du point de vue sociologique, nous avons tendance à préférer le terme de «communauté d'énergie», qui englobe non seulement la réalité technique et économique, mais aussi les interactions que l'on observe entre les différents participants (producteurs et consommateurs, parfois les deux à la fois), qui utilisent l'énergie comme prétexte pour renforcer le lien social dans la communauté.

  • Pourquoi autoconsommer plutôt que revendre ?

    Depuis 2000, l'État Français subventionne l'investissement dans des centrales solaires photovoltaïques, en proposant de racheter la production à des tarifs très supérieurs aux prix du marché. La baisse continue des tarifs de rachat rend cette modalité de moins en moins avantageuse pour les investisseurs, même si le prix des panneaux solaires baisse depuis plusieurs années (voir le graphique ci-dessous).

    De plus, l'adaptation à l'intermittence de la production solaire demande un certain temps d'apprentissage, tant par les consommateurs que par les gestionnaires d'ensembles locatifs ou de collectivités. S'engager dans l'autoconsommation dès maintenant permet d'anticiper la fin des subventions, afin de garantir une certaine autonomie face aux incertitudes des marchés de l'énergie.

    Courbe du prix d'un watt-crête photovoltaïques de 1976 à 2019 montrant une baisse à peu près exponentielle du prix au fil du temps.